Beauté des femmes (Sagesse « 1880 »)
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Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal,
Et ces yeux, où plus rien ne reste d'animal
Que juste assez pour dire : « assez » aux fureurs mâles.
Et toujours, maternelle endormeuse des râles,
Même quand elle ment, cette voix ! Matinal
Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal,
Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !...
Hommes durs ! Vie atroce et laide d'ici-bas !
Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats,
Quelque chose demeure un peu sur la montagne,
Quelque chose du coeur enfantin et subtil,
Bonté, respect ! Car, qu'est-ce qui nous accompagne
Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il?
Paul Verlaine a créé un art nouveau, inconscient et exquis; ses vers sont souvent plus près de la musique que de la littérature. Comme l’a très bien dit J. Lemaître : « Ce barbare, ce sauvage, cet enfant a une musique dans l’âme, et à certains jours il entend des voix que nul avant lui n’avait entendues. »